Le PSG, en ce début de saison, offre plusieurs visages. Le premier est celui qui correspond à la composition de son onze de départ. Au Stade de l’Aube, Laurent Fournier avait, sans surprise au regard des premières semaines de compétition et des résultats accompagnant les sorties estivales de ses troupes, choisi de reconduire les vainqueurs de Metz (4-1), Sochaux (0-1) et Toulouse (2-0).
Le second visage, plus en rapport avec le comportement en match des Parisiens, est plus mouvant : spectaculaire face aux Lorrains, besogneux contre les Doubistes et réaliste lors de la venue des Garonnais. Contre Troyes, il en fut encore autrement, notamment au cours d’une entame de rencontre qui vit les Rouge et Bleu subir les assauts champenois.
Emmenés par un Boskovic entreprenant pour ses retrouvailles avec son ancien club, les protégés de Furlan se créaient rapidement les premières occasions de but, testant la capacité de résistance d’une formation francilienne qui, après avoir laissé passer le gros de l’orage, allait refaire surface en fin de mi-temps. Les vingt premières minutes de jeu étaient toutefois particulièrement délicates avec une frappe trop écrasée puis une reprise à bout portant de Boskovic (3e et 8e), un tir surpuissant de Grax sur lequel Letizi sortait une parade de grande classe (5e) ou deux nouvelles alertes par Nivet (17e) et Dallet (22e). Côté francilien, on notait la tentative en pivot de Pauleta (7e).
Sortant rapidement sur le porteur du ballon et se montrant compacts en phase défensive, les joueurs de l’Aube empêchaient leurs homologues parisiens de développer leur jeu. Les temps morts se faisaient rares. Après une talonnade de Pauleta sur une situation dangereuse sur les cages de Le Crom (28e), Grax allumait une nouvelle mèche (30e) tandis que Kalou semait le trouble dans la surface adverse (35e) et déclenchait la rébellion parisienne.
Le centième de Pauleta
Auteur d’un rush plein d’à propos sur le flanc droit, Mendy lançait en effet Pauleta en profondeur. Le capitaine du PSG pouvait placer le ballon hors de portée de Le Crom, inscrire son centième but en Ligue 1 et modifier une donne jusqu’à présent guère favorable (0-1, 36e). Hélas, retournés aux vestiaires après un essai de Grax (41e), les Parisiens allaient une nouvelle fois devoir faire face aux fortes velléités adverses. Sur un centre, côté gauche, de Dujeux, Dallet remettait, de la tête, les deux équipes à égalité. Imparable (1-1, 49e).
Tout était à refaire et en infériorité numérique puisque, après les essais de Kalou (49e) et Pauleta (53e, but injustement refusé pour hors-jeu), Cissé écopait de son deuxième carton jaune de la partie (56e). Laurent Fournier réorganisait son équipe et positionnait Cana, remplaçant de Kalou, aux côtés de M’Bami.
La dernière demi-heure de jeu voyait les Franciliens faire preuve d’un bel esprit de corps et procéder en contre (Cana, 81e). Bousculés comme jamais depuis le début de la saison, les joueurs du PSG parvenaient à faire le dos rond (prises de balle de Letizi sur deux essais de Tourenne, 84e, et Nadé, 89e) pour prendre ce qui restera un point précieux. En dépit de son statut de promu, Troyes pourrait bien être l’un des poils à gratter de 2005-2006. Paris, qui reprend sa place de leader, poursuit invaincu son petit bonhomme de chemin. Le visage offert ce soir fut finalement celui de la solidarité !